Narbonne a longtemps été séduite par l'idée d'accueillir un casino, mais finalement, cette possibilité a été écartée. La décision a été entérinée à la fin de l'année dernière par le conseil municipal, et cela après que plusieurs casinotiers reconnus, tels que Partouche, Le Groupe Barrière, Joa, Vikings, et Tranchant, ont exposé leurs projets pour établir leurs jeux sur l'emplacement du Parc des Expositions. Ce projet s'inscrivait dans une réflexion plus large menée par la municipalité, qui envisageait l'avenir d'un secteur stratégique situé en bordure autoroutière. On peut se demander pourquoi se dépouiller d’une opportunité de création d’emplois, notamment portée par des investisseurs privés. Cependant, le maire a averti que « la région de l'Aude est déjà suffisamment dotée, surtout dans sa partie littorale, en établissements de jeux ». « Nous avons déjà des casinos à Leucate, Port-la-Nouvelle et Gruissan », souligne Bertrand Malquier, le maire sans étiquette de Narbonne, qui a pris la présidence du Grand Narbonne en octobre, à la suite du décès tragique de son prédécesseur. De plus, il estime qu'introduire un casino ne donnerait pas une image positive de la ville. « Il est impératif de considérer que c'est une activité qui peut s'avérer dangereuse pour les clients, surtout en ce moment où le pouvoir d'achat est en difficulté et que le territoire connaît une paupérisation. Cette perception d'argent facile et de gains immédiats, mais avec des conséquences à long terme, ainsi que le risque d’addiction aux jeux, ont été des éléments déterminants dans notre réflexion. »

L'enjeu des Grands Buffets

Le conseil municipal a donc choisi de concentrer ses efforts sur la rénovation du Parc des Expositions, qui est un bien public de la commune. La communauté d'agglomération du Grand Narbonne a récemment pris en main la gestion de cet espace vieillissant par l'intermédiaire de la Sem Alenis. L'ambition est d'investir « plusieurs millions d’euros » dans la revitalisation de cet outil, qui s'étend sur 3.800 m² de surface bâtie sur un terrain de trois hectares. Les travaux sont programmés pour s'échelonner de 2026 à 2028. Parmi les projets de rénovation, on trouve notamment l'abaissement des plafonds, des cloisons intérieures pour une modularité accrue, la refonte des façades ainsi qu'une végétalisation des parkings. « Nous devons redynamiser la vocation d'attractivité économique du Parc-expos, en y ajoutant davantage d'événements, nous avons déjà 30 réservations pour 2024 à ce jour. Dans ce but, un directeur sera recruté », a ajouté l'édile. Sur une parcelle adjacente, un projet d’hôtel d’environ une centaine de chambres, avec un restaurant sur le toit offrant une vue imprenable sur la ville, est également en cours de développement.

Une autre priorité pour le maire Bertrand Malquier est la requalification du complexe sportif L'Espace de Liberté. L'estimation des coûts s'élève à environ 15 millions d'euros, et les travaux sont prévus pour s'achever fin 2025, dans un cadre de conception-réalisation. Deux groupements vont se disputer le marché - l'un dirigé par Bec Construction, et l'autre par Sogea Sud (Vinci Construction). Le gagnant de cet appel d’offres sera annoncé en février. L'Espace de Liberté abrite un locataire emblématique, le restaurant Les Grands Buffets, qui emploie près de 200 personnes. Son propriétaire, Louis Privat, envisage de déplacer son activité à Carcassonne, mais Narbonne est déterminée à conserver sur son territoire cet important employeur avec une renommée internationale.