Après avoir dû faire face à la baisse de clientèle liée à l’interdiction de fumer depuis le 1er janvier 2008, le casino d’Enghien, premier de France loin devant le second, tente de faire face à la baisse d’activité générale et rôde son site Internet. Enghien ronge son frein, en attendant la légalisation des jeux en ligne prévue au 1er janvier. Cette situation difficile a poussé les responsables du casino à innover et à explorer de nouvelles avenues afin d'attirer à nouveau les joueurs. Ils travaillent sans relâche pour s'assurer que les clients aient une expérience agréable et sécurisée, tout en gardant un œil sur les tendances émergentes du marché.

« Cela ne sera pas une concurrence, mais plutôt un complément pour nous qui avons déjà des casinos, estime Sven Boinet, président du groupe Barrière qui compte une trentaine d’établissements de jeux. D’ailleurs, une campagne de sensibilisation de la clientèle aux jeux en ligne commencera cet automne dans le casino des bords du lac. Les joueurs traditionnels seront invités à jouer « à blanc » sur le site Lecroupier.com, une initiative qui vise à familiariser les habitués aux mécanismes des jeux en ligne avant le grand lancement. Cela devrait créer un engouement et préparer le terrain pour une transition en douceur vers le monde numérique.

Les premiers tests cet automne

En attendant, le casino d’Enghien n’est pas le plus en difficulté des 197 établissements de jeux en France. « Il se porte aujourd’hui plutôt mieux que les autres, estime Sven Boinet. Nous enregistrons depuis le début de l’année une croissance de l’ordre de 10 % à 15 % par rapport à l’année précédente qui nous ramène presque au niveau de 2007. » Pour maintenir cette tendance positive, le casino a entrepris de nombreux projets, y compris l'aménagement de terrasses à l’extérieur et de cabines dans les salles de jeux pour les fumeurs, multipliant les animations et les soirées à thèmes, sans oublier les promotions régulières. Enghien espère également le plus tôt possible passer de 450 à 500 machines à sous, témoignant d'une volonté de dynamiser l'activité et d'attirer un public toujours plus large.

Ces derniers mois, grâce au développement de la carte de fidélité, le tiers des entrées du seul casino à l’accès payant de France est devenu gratuit. « On souffre surtout de la concurrence des casinos en ligne actuellement illégaux. Il en existe plusieurs milliers », poursuit Sven Boinet, confiant malgré tout en l’avenir. Pour contrer cette pression, Barrière a ouvert son site à Malte, qui bénéficie de la législation la plus complète en la matière. Sur cette île au milieu de la Méditerranée, une trentaine de collaborateurs du groupe constituent le pôle technique et commercial dédié à cette aventure. Ce site présente la particularité de permettre à l’internaute de pouvoir jouer en groupe et d’évoluer en trois dimensions dans un environnement copié sur l’établissement de Deauville, créant ainsi une expérience immersive et captivante. Le site est pour l’instant réservé à l’Angleterre mais prévoit d’étendre son accès à d'autres pays européens dans un avenir proche.

« Il s’agit pour nous de nous roder. Nous avons aujourd’hui quelques milliers de joueurs actifs, indique Sven Boinet. On envisage maintenant de nous rendre accessible à la Suisse et l’Italie. » Après la roulette, les machines à sous et le black jack, le poker actuellement en test devrait être mis en ligne avant la fin août, ajoutant ainsi à l'arsenal de jeux disponibles pour les utilisateurs, dans le but de se positionner en leader sur ce marché en pleine expansion. Les efforts cumulés du casino d’Enghien sont le reflet d'une industrie qui évolue rapidement et qui s'adapte aux nouvelles attentes des joueurs, se préparant à un avenir où les jeux en ligne et traditionnels cohabiteront harmonieusement.

(source : leparisien.fr/Daniel Pestel)