
Classement des casinos en France
1
|
Jusqu'à €450 + 250 Tours Gratuits
Min Dep:
€20
|
2
|
Coffret de bienvenue €450 + 250 Tours Gratuits
Min Dep:
€20
|


Publié le Mis à jour le
Un amendement a été déposé par le gouvernement le samedi 19 octobre prévoyant d'autoriser les casinos en ligne, dans le cadre du projet de budget 2025. Ce sujet est un serpent de mer. Les gérants des casinos physiques redoutent "des conséquences catastrophiques".
Les opérateurs de jeux en ligne plaident depuis plusieurs années pour l'autorisation des casinos en ligne. Le gouvernement semble les avoir entendus. Il a déposé un amendement le samedi 19 octobre qui prévoit de les autoriser, dans le cadre du projet de budget 2025, dont l’examen a débuté ce lundi 21 octobre. Il s’agit d’une "mise en cohérence du cadre des jeux avec nos principaux voisins européens", indique le texte. "La France étant, avec Chypre, le seul pays de l'Union européenne à interdire les jeux de casino en ligne."
Trois millions de personnes ont joué illégalement sur ces plateformes en 2023, en France, selon une estimation de l'Autorité nationale des jeux (ANJ). Sur ces sites internet, hébergés à l'étranger, les joueurs peuvent retrouver tout ce qu’ils aiment dans des casinos physiques, comme les machines à sous étincelantes et la roulette, en quête de sensations fortes. La loi de 2010 sur les jeux d'argent sur internet ne permet que les paris sportifs, les paris hippiques et le poker en ligne. "Cette interdiction s'est accompagnée du développement d'une offre illégale importante ces dernières années", souligne l'amendement du gouvernement. Il indique également que selon une étude commandée fin 2023 par l'ANJ, les gains générés par l'offre illégale des jeux d'argent en ligne se situent "entre 748 millions et 1,5 milliard d'euros, soit entre 5% et 11% du marché global des jeux d'argent".
Des recettes fiscales pour l'État
En autorisant les casinos en ligne, le gouvernement vise à "limiter l'impact sur la santé publique des consommateurs" et "contrôler cette offre de jeux", précise le texte. Il souhaite donc casser le développement illégal de ces plateformes en les intégrant dans un cadre réglementaire, et leur imposer des mesures de prévention sur le risque d'addiction. L'État envisage également de taxer les casinos en ligne à plus de 55%, même en période de crise budgétaire, pour tirer profit de cette nouvelle source de revenus. L'Autorité nationale des jeux estime que cela pourrait rapporter jusqu’à 800 millions d'euros par an à la France.
"Nous aurions 15.000 emplois supprimés"
La légalisation des casinos en ligne en France est en revanche décriée par les établissements physiques, qui plaident pour que ce marché leur soit réservé. "On est très remontés et très inquiets parce que les conséquences risquent d'être terribles", s'alarme sur franceinfo Grégory Rabuel, président du groupe Barrière et du syndicat des Casinos de France. Il explique avoir découvert "samedi soir cet amendement", comme ses confrères. Pour lui, le texte a été "totalement caché, totalement irréfléchi, sans aucune concertation avec les parties prenantes".
Grégory Rabuel pointe plusieurs dangers dans cette mesure, d’abord pour les salariés du secteur : "Nous estimons que, dans les douze mois suivant la mise en œuvre de ce projet de loi, nous aurions 15.000 emplois supprimés dans nos casinos pour une raison simple, 65 casinos sur 202 fermeraient", regrette-t-il. Le patron du groupe Barrière ne comprend pas non plus la stratégie du gouvernement : "Michel Barnier veut récupérer de la fiscalité par des jeux en ligne alors que, dans le même temps, les casinos physiques vont perdre entre 20 et 30 % de leur chiffre d'affaires", dit-il. "La filière casino génère 1,5 milliard d'euros" pour l'État et les collectivités, "et bien, nous donnerons 450 millions d'euros de moins", pointe-t-il.
Enfin, Grégory Rabuel s'inquiète également pour la santé des joueurs. Pour lui, "c'est assez étrange de voir que le Premier ministre déclare que la santé mentale est une grande cause nationale" et "dans le même temps, pour essayer d'aller récupérer quelques dizaines de millions, met face à un risque d'addiction terrible les Français", souligne le président du syndicat des Casinos de France.
Le point de vue d'un psychiatre
"On a vraiment une drogue potentielle", met en garde de son côté Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’université Paris Cité sur franceinfo, concernant l'autorisation des casinos en ligne. Le gouvernement assure que des messages de prévention sur l'addiction seront imposés aux opérateurs. "Tout ce qui aboutit à rendre l'accès un peu plus difficile, un peu plus contraint, qui oblige à se déplacer, qui permet des interdictions claires aux mineurs, qui permet des interdictions chez les dépendants, rassure le médecin que je suis", reconnait Michel Lejoyeux. Toutefois, le praticien doute de l'efficacité de ces messages de prévention. "C'est un peu comme quand on allait dans les cafés. On vous met 'l'usage d'alcool est dangereux pour la santé', on a vu à quel point ça évite de se servir un verre", indique ironiquement le psychiatre.
Les Français sont 62% à être favorables à un encadrement par la loi des jeux de casino en ligne, selon une étude de Consumer Science & Analytics (CSA) et de l'Association Française des Jeux en Ligne (AFJEL), révélée ce mardi 22 octobre par franceinfo.
- ici
- Jeux
- Gouvernement
- Argent (finance)
Sur le même thème
-
Le gouvernement n'autorisera pas les casinos en ligne dans l'immédiat, a annoncé le ministre du Budget ce dimanche. Le gouvernement a retiré l'amendement au projet de budget 2025 alors que les professionnels des casinos physiques s'inquiétaient. "Nous sommes soulagés", réagissent-ils.
-
Pour la première fois depuis l'ouverture des sites de jeux d'argent en ligne en 2010 en France, le nombre de joueurs sur les sites illégaux dépasse celui du marché régulé. La situation inquiète l'Autorité Nationale des Jeux en France qui lance ce mardi une campagne de prévention.
-
L'Assemblée nationale a largement adopté ce mercredi le projet de loi de régulation de l'espace numérique. Lutte contre cyberharcèlement, arnaques en ligne, interdiction de l'accès à la pornographie sur internet aux mineurs : voici les principales mesures.
-
Selon une enquête de l'Autorité nationale des jeux publiée jeudi, 20% des personnes interrogées prévoient d'offrir des jeux à gratter comme cadeau de Noël à des enfants. "Les études montrent que plus le jeu d'argent est précoce, plus le risque d'addiction est grand", alerte le régulateur.