Ces deux hommes, originaires des pays de l'est de l'Europe, sont soupçonnés de faire partie d'un réseau de tricheurs professionnels qui se rendait dans de nombreux casinos en Europe. Leur méthode astucieuse et audacieuse a permis à ces individus de gagner des sommes considérables, en utilisant des équipements discrets et des stratégies bien orchestrées. Leurs activités ont éveillé l'attention des autorités, qui ont commencé à surveiller leurs mouvements dans plusieurs établissements de jeu.
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Deux hommes soupçonnés d'écumer les casinos européens avec un système de triche quasiment indétectable ont été arrêtés dans la nuit de dimanche 28 au lundi 29 juillet au casino d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), selon les informations de franceinfo vendredi. Ces deux hommes ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée et placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir gagné frauduleusement plusieurs dizaines de milliers d'euros par soir à chaque fois qu'ils se rendaient dans des casinos. Leur approche habile et bien planifiée démontrait une organisation sophistiquée. En utilisant une oreillette discrète, ils communiquaient avec des complices à l'extérieur, qui les conseillaient à chaque étape stratégique du jeu.
Pour arrêter les deux hommes dans la nuit de lundi, vers 1 heure du matin, les policiers ont mis en place un système de surveillance pour les prendre sur le fait. D'après les premiers éléments de l'enquête, ces deux hommes originaires des pays de l'est de l'Europe font partie d'un réseau de tricheurs professionnels qui se rendait dans de nombreux casinos en Europe. Ces deux suspects sont âgés d'une soixantaine et d'une quarantaine d'années, originaires de Lettonie et d'Ukraine. Leurs connexions à d'autres groupes de jeu soulignent l'ampleur du réseau criminel dans lequel ils opéraient.
Grâce à un renseignement, les enquêteurs ont mis au jour un système parfaitement rodé, quasiment indétectable à l'œil nu. "On a pu documenter de manière précise un système de triche unique en son genre", se réjouit le commissaire Stéphane Piallat, chef du service central des courses et jeux (SCCJ) à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ). Cette déclaration met en lumière l'efficacité des efforts des forces de l'ordre pour contrecarrer les activités illégales qui minent l'intégrité des jeux.
Dans la nuit de dimanche à lundi lorsqu'il a été arrêté, l'un de ces deux hommes jouait à une des tables de poker du casino d'Enghien-les-Bains. Il était muni d'une oreillette si petite et indétectable qu'il fallait l'enlever avec un aimant. Cette oreillette permettait à cet homme de pouvoir recevoir des consignes de jeu de la part d'un complice présent dans une voiture à l'extérieur du casino. Ce dispositif a été conçu pour passer inaperçu, permettant aux tricheurs de poursuivre leur manège sans éveiller les soupçons.
Les policiers se sont rendu compte que le complice recevait les images de la table de jeu de poker grâce à une caméra intégrée au téléphone du joueur, posé à plat sur la table de poker. La caméra ne filmait non pas vers le haut ou vers le bas, comme le font tous les smartphones, mais sur le côté grâce à un dispositif "complexe", selon les mots du commissaire Stéphane Piallat. Ces suspects pouvaient ainsi apercevoir les cartes distribuées par le croupier, ce qui leur offrait un avantage indéniable sur les autres joueurs.
Ce stratagème a permis, de source proche du dossier, à ces hommes de gagner plusieurs dizaines de milliers d'euros par soir. Les gains démesurés qu'ils obtenaient alimentaient leur impunité, facilitant leur retour dans d'autres établissements de jeu. En perquisitionnant la voiture du complice et dans leur chambre d'hôtel, les policiers sont tombés notamment sur de nombreuses cartes d'accès à des casinos un peu partout en Europe. Cette affaire "doit permettre aux casinos de prendre des mesures pour que ce genre d'escroqueries ne puissent plus avoir lieu en prenant les dispositions adéquates", analyse le commissaire Stéphane Piallat. Son propos souligne la nécessité pour les établissements de s'adapter face à cette menace croissante.