Inauguré en grande pompe en 1990, le Trump Taj Mahal, souvent décrit comme un phare du divertissement, était entré en cessation de paiement à peine un an après son ouverture et n'a depuis cessé de rencontrer de graves difficultés économiques et structurelles.

Au total, le casino ou sa maison mère ont dû déposer le bilan à quatre reprises, la dernière fois étant en septembre 2014. À ce moment-là, Trump a revendu l'établissement à Carl Icahn, un investisseur aguerri qui a décidé de garder le nom emblématique. Malgré cela, la situation financière du Taj Mahal, dont l'architecture évoque les contes des mille et une nuits avec ses coupoles dorées, n’a pas semblé s’améliorer.

100 millions de pertes en 16 mois

Selon Tropicana Entertainment, la société qui gère les actifs de Carl Icahn dans le secteur des jeux de hasard, le casino aurait enregistré près de 100 millions de dollars de pertes depuis sa reprise, qui a eu lieu il y a à peine 16 mois. Cette trajectoire désastreuse, sur le plan financier, est d'autant plus aggravée par une grève des employés qui a débuté début juillet et qui pourrait devenir la plus longue de l’histoire des casinos à Atlantic City.

Les travailleurs protestent contre les conditions du plan de restructuration qui a été approuvé par le tribunal des faillites, lequel a mis de côté la convention collective antérieure. Ce dernier prévoyait des avantages tels qu'une couverture santé et des contributions retraite que le casino devait verser.

"Le Taj perd actuellement plusieurs millions de dollars par mois et avec cette grève qui se prolonge, nous ne voyons aucune voie vers la rentabilité", a expliqué le PDG de Tropicana Entertainment, Tony Rodio, dans une déclaration écrite adressée à l'AFP.

Trump Plaza fermé depuis 2014

"Si le syndicat avait accepté nos propositions initiales, notamment celle concernant la couverture santé qu'il réclamait, nous aurions continué à faire face à des pertes significatives chaque mois, mais du moins, il y aurait eu un brin d'espoir", a ajouté le dirigeant. "Nous avons malheureusement atteint un point critique où nous allons être contraints de fermer le Taj après le weekend de Labor Day (5 septembre)", a-t-il conclu.

"Quelle mesquinerie", a réagi Bob McDevitt, le président du syndicat Unite Here Local 54, qui est à l'origine de la grève, en contestant la volonté de Carl Icahn de parvenir à un compromis. "Si c'est cette personne qui est pressentie par Donald Trump pour devenir secrétaire au Trésor, alors ce pays est véritablement dans une impasse", a-t-il ajouté dans une déclaration publiée sur le site web du syndicat.