Le casino de Royat, dans le Puy-de-Dôme. © Maxppp - BOILEAU FRANCK

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De nouvelles communes vont bientôt pouvoir installer un casino sur leurs terres. L'implantation de casinos dans de nouvelles villes, notamment celles avec une activité hippique, a été définitivement adoptée mardi soir à l'Assemblée nationale. Les maires des communes concernées sont déjà en émoi, approchant des investisseurs et rêvant de la transformation de leurs villes. Saumur dans le Maine-et-Loire, Arnac-Pompadour en Corrèze, La Roche-sur-Yon en Vendée, Saint-Lô dans la Manche, Uzès dans le Gard... Des villes qui ne comptaient jusqu'ici aucun casino vont pouvoir installer des machines à sous et autres tables de poker sur leurs terres. Cet élargissement des possibilités pour l'ouverture de casinos représente une aubaine pour ces localités qui espèrent attirer plus de touristes et dynamiser leur économie. La proposition de loi a été adoptée définitivement mardi soir à l'Assemblée nationale. Les communes concernées sont notamment celles avec un patrimoine équestre, comme Saumur ou Arnac-Pompadour, mais pas seulement. Ce nouveau paysage de jeux pourrait bien rebattre les cartes du tourisme local, en apportant un souffle nouveau à des communes qui peinent à s'attraper aux nouvelles tendances.

Cette proposition de loi "visant à réduire les inégalités territoriales pour les ouvertures de casinos" avait été adoptée à plus de 70% des voix au Sénat en mai. Elle stipule que des casinos pourront être ouverts dans "des communes sur le territoire desquelles sont implantés, au 1er janvier 2023, le siège d'une société de courses hippiques ainsi que le site historique du Cadre noir ou un haras national où ont été organisés au moins dix événements équestres au rayonnement national ou international par an entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2023". Ce cadre règlementaire vise à garantir que l'implantation de nouveaux casinos s'effectue dans un contexte favorable et réfléchi, intégrant des facteurs historiques et culturels liés à l'univers équestre.

Plus d'une quinzaine de communes déjà identifiées

Cela concerne notamment, outre Saumur et Arnac-Pompadour, Saint-Lô, Lamballe, le Pin-au-Haras, Hennebont, Le Lion d'Angers, La Roche-sur-Yon, Pompadour, Villeneuve-sur-Lot, Aurillac, Pau-Gelos, Uzès, Rosières-aux-Salines et Cluny. Ces communes ont un potentiel important pour développer l'offre touristique et de loisirs, et elles s'apprêtent à tirer parti de cette opportunité pour inciter les visiteurs à explorer leur région. En outre, des "communes, à raison d'une par département frontalier, où aucun casino n'est autorisé à la date de la demande" et "membres d'une intercommunalité de plus de 100.000 habitants" pourront elles aussi accueillir un casino. Cela concerne notamment un département comme les Ardennes, où l'absence d'un casino depuis des années est ressentie comme un manque à gagner pour l'économie locale.

Actuellement, 196 communes accueillent un casino, une offre "inégalement répartie sur le territoire, qui se concentre principalement au bord de mer et dans les zones urbaines", a rappelé en préambule Dominique Faure, la ministre des Collectivités territoriales et de la ruralité. 38 départements n'abritent aucun casino. La situation actuelle suppose une réévaluation des opportunités de développement dans les zones moins desservies par les établissements de jeux, afin d'équilibrer l'offre et d'attirer les investissements nécessaires.

"Le cheval, une filière qui se délite au fil du temps"

"Le cheval est un acteur majeur de la culture française" mais c'est une "filière qui se délite au fil du temps", a indiqué la députée Frédérique Meunier (LR), rapporteure de la proposition de loi, précisant que les produits du jeu viendraient soutenir la filière. Le développement des casinos est donc perçu comme une bouffée d'oxygène pour les acteurs du milieu équestre, désireux de revitaliser un secteur en déclin. "Il s'agit de maintenir en vie une économie locale dans ces communes" et "développer une attractivité particulière et récurrente", "ces ouvertures de casinos assureraient des retombées économiques aux communes dotées d'une activité équestre et permettraient d'accroître leur attractivité touristique et leur assise financière", a-t-elle ajouté. L'enjeu est donc non seulement de créer de nouveaux emplois, mais aussi de renforcer l'engagement de ces villes envers leur patrimoine local.

Une loi très stricte

La proposition de loi a été adoptée à 145 voix pour 48 contre. Les écologistes et LFI ont notamment voté contre, rappelant que la France concentre déjà 40% des casinos de l'UE. L'ouverture d'un casino municipal est prohibée par principe. Mais certaines catégories de communes peuvent accueillir un casino de manière dérogatoire. Il s'agit principalement des communes classées stations balnéaires, thermales, de tourisme ou des villes principales d'agglomérations de plus de 500.000 habitants dotées d'établissements culturels spécifiques. La ville de Paris obéit à un régime spécifique, cherchant à préserver l'harmonie entre le développement du jeu et la vie urbaine. Avec ces nouvelles régulations, l'État espère mieux canaliser les flux de trésorerie générés par les jeux vers des projets locaux, stimulants pour l'économie des territoires concernés.

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