Bref j’aimais beaucoup le principe, donc bien sûr je l’ai proposé à la team dès le premier resto, et le jeu a tout de suite été adopté. Tous autour de la table étaient impatients de voir qui finirait par payer l'addition, et cela a instantanément créé une atmosphère de camaraderie où chacun attendait son tour avec un mélange d'excitation et d'anxiété.

Aujourd’hui pourtant le jeu semble perdre de son intérêt : le suspense disparaît. Je perds avec une parfaite régularité ; ce jeu me coûte une tonne... C’en est arrivé au point où je me fais chambrer dès le début du repas. Untel recommande à son voisin de choisir un bon vin : “tu peux y aller, Johny est là”. Si des joueurs doivent retourner au tournoi après le dinner break et n’ont pas le temps de rester au tirage, ils me remercient à l’avance en partant. A San Remo, Moumouth a rebaptisé le jeu “chronique d’une mort annoncée” avant de commencer le tirage du dîner. Nous étions 8. Quelques minutes plus tard, sans grande surprise, je payais l’addition. Les rires fusaient autour de la table, des blagues sur ma malchance étaient à l’ordre du jour, et je ne pouvais m’empêcher de sourire, même si, au fond, je savais que mon sort était scellé.

Comme à Amsterdam, comme à Namur, comme à Prague. Comme à Deauville (non ce n’est pas une prévision pour l’EPT de janvier : Brice Cournut nous a emmenés, Ludo et moi, faire un tour en avion, c’était vraiment sympa et on a mangé à Deauville). Le nombre de convives ne semble pas avoir beaucoup d’influence sur le résultat. A force de côtoyer le hasard, un sentiment presque fataliste émerge en nous ; on continue toujours de se dire que chaque coup est indépendant, que ça n’est que de la variance, que le long terme…. Mais on finit aussi par trouver « standard de liège » que Davidi n’ait jamais perdu une credit card roulette depuis un an…

Petite variante à Prague : j’ai payé sans perdre au jeu de la credit card. J’avais déjà perdu le repas de 13 personnes avant de finir mon entrée… Standard imo. Brice me propose de faire un flip : le perdant met 2 cartes au lieu d’une à la fin du dîner. Ça m’a paru sympa, j’ai dit oui, ça m’a coûté un repas. On rejoue, puis on rejoue encore, cette fois pour 3 dîners, et là, la situation commence à devenir délicate : on en est à -6 dîners. Brice annonce alors à la table qu’il invite tout le monde s’il gagne le dernier flip. En 4 flips, je payais le repas. Petite cagoule de 2,000 euros, c’est vrai, le vin était bon. Je n’ai pas manqué de remercier Brice, après tout, il m’a invité comme les autres. D’ailleurs, on a décidé de flipper la 13^e part. J’ai de la chance j’ai perdu, ça a évité les calculs, et pour une fois, la soirée s’est terminée sur une note joyeuse, en dépit de ma défaite.

La credit card roulette ne serait donc pas plus mon meilleur jeu que le coin flip. Je recherche un jeu auquel je pourrai être bon. J’ai essayé le jeu de la valise récemment : le premier à récupérer sa valise à l’aéroport gagne. Caramba, encore perdu. Pas mon jeu non plus. Je continue à chercher, je vous tiens au courant ! Chaque nouvelle tentative est un défi, et je suis déterminé à trouver un jeu où la chance me sourira enfin. Qui sait, peut-être que le prochain jeu auquel je jouerai me redonnera confiance ?

Maintenant vous avez compris que la façon la plus sure de gagner de l’argent est de jouer des coin flips contre moi. Mais SVP ne poussez pas, faites la queue comme tout le monde ! Chaque coin flip est comme un tour de loterie ; un pari sur la chance et le destin. Alors, qui sait, peut-être que la chance finira par tourner en ma faveur, un jour.